Cimetière (Tombe d'Alicia)

Ah, le calme.. C'est bien, excellent même. Le meilleur par contre; pas la moindre personne sur les lieux ni de petits fouineurs des rues dans les parages. Doucement, prudemment et lentement, je m'avance vers le grillage du cimetière. Toujours sous l'apparence d'une ombre omniforme je n'eu aucune difficulté à traverser les barreaux de fer entourant la totalité du terrain de forme rectangulaire. Mon corps se reconstitua peu à peu, tout d'abord mes jambes dont j'entrepris déjà le premier pas vers ce dont je cherchais parmi les nombreuses tombes des défunts. Finalement... je me retrouva en face de celle dont j'avais spécialement conçu pour ma soeur qui était pour moi, ma seule et unique raison d'être. Qui était justement. Je me demande encore pourquoi je viens ici, à chaque soir, même heure, jour de pluie de neige ou d'orage ainsi que le dimanche.

Ma main glissa doucement dans la poche volumineuse de ma cagoule, celle située à ma droite que je garde habituellement vide pour ne contenir que cette rose. Je ne suis pas fanatique de la botanique, en bref j'ai complètement horreur du métier mais toi, tu aimais bien prendre soins du petit jardin de mère non, Alicia? Je lève la main, j'observe la rose devant moi. Elle est plutôt jolie. Cependant, les taches de sang avaient disparues, rien d'étonnant. Mon sang est mien que je partage avec toi ô seigneur, sans mon autorisation il redevient l'ombre me constituant et reviendra à moi qu'importe son emprisonnement. Je sais qu'elle n'est pas digne de te recevoir, mais comme nous l'avions conclu je ferais ce partage qu'avec elle et elle seule.

Suivant le rythme de mes pensées, ma main libre plongea dans l'ouverture de mon torse afin d'accéder la poche interne, là où je cache les outils dont je ne veux point dévoiler. Je m'empara d'une croix constituée d'une lame que porte la majorité des dagues communes. Une petite statuette de Jésus-Christ étant crucifié identifiait l'objet comme étant une croix bien ordinaire à condition de ne pas regarder sa base pointu à l'allure d'un couteau. Je pointa ce dernier tout juste en dessous du poignet de la main qui tenait la rose. Lentement, très lentement, je planta son extrémité dans ma chair tout en citant, d'une vois calme et basse une prière en latin.



Je fis pivoter la croix brièvement, créant une coupure assez profonde au premier contact. Je pouvais sentir la lame dans ma chair à chaque mouvement que j'enchaînais. Lentement je gravis une ligne verticale tout en prenant bien soin de ne pas rater les moindres veines pour me faire saigner davantage. Je positionna la rose en dessous de mon bras mutilé, là où se déversait rapidement mon sang. Après un bref moment elle prit une teinte plus sombre, voir totalement noire. Je retira la lame après cette première ligne pour la repositionner à l'horizontale d'où j'entama une deuxième coupure. Chaque centimètre de cette mutilation faisait retentir un bruit de tissu que l'on déchirait. Quoique normal, je ne sentais plus les nerfs de ma main car je l'ai avait complètement coupés. Une fois mon petit dessin de croix terminé, je retira doucement la lame. Celle-ci était recouverte d'une épaisse couche de mon sang... si noir, que l'on aurait dit un poison toxique. Je me pencha littéralement vers la droite de la tombe et y déposa la rose.

Je t'offre ma chair, toi qui m'eu offrit l'espoir. Ô seigneur pardonne-moi de ne t'être fidèle. Pardonne ce mensonge qui n'était que vouer mon corps qu'à toi et seule. Elle n'est pas digne, je ne suis pas digne de recevoir ta grâce et ton pardon. Ce pourquoi ce soir je vais vivre ta souffrance afin que tu reconnaisses ma dévotion envers toi tout puissant pour des siècles et des siècles.

- Amen.

Je ferma les yeux afin d'entamer ma prière... pendant ce temps, mon bras commençait déjà à se reconstituer, mais laissant le sang séché sur la rose étant cela mon offrande pour toi, Alicia.

Mon temps en ces lieux s'achevait bientôt. Le soleil n'y était plus et la lune commençait déja à couroner le ciel de sa lueur appaisante. Oh, mais d'ailleur elle était très jolie ce soir, un soir de pleine lune...parfais, pour commettre un crime. Le chemin du retour s'avérait d'être parmi les plus éclairé de la saison. De nombreuses pièrres tombales du cimetière dans lequel je me trouvais perdirent leur éclat dans l'ombre de la nuit. À peine pouvais-je lire les gravures de celles-ci. Bon assez perdu de temps, il serait mal de faire attendre notre petite réunion davantage. Sur ce, j'entrepris le chemin du retour dans le bref silence.

Je franchis le grillage formant deux portes d'entrée cette fois et entama ma route sur le trottoir de la ville. Sur le coup mon regard changea d'angle dès chaques boutiques nouvelles qui faisaient apparition devant mon trajet. Quoique j'eu vécu environ cinq ans à DawnFall, cette métropole semblait en constant changement. Quelques regards de gens qui passait dans le coin se rivèrent dans ma direction. Bref, rien d'étonnant. Cela était certainement rare pour eux de voir une pieuse hors de l'église. Quoique, je sors pourtant chaque soir, même heure pour me rendre au même endroit.

Je contourne une dernière allée avant d'appercevoir la cathédrale non loin de là. Mes pas se faisaient lourd, mes pieds, qui étaient en faite en forme de sabot noir, ne permettaient pas les promenades faciles. Leur bruit que causait l'impacte sur le cimen entrainnait de nombreux doutes et questionnement. Au besoin je disais tout simplement que le port de mes souliers était des talons hauts de quelques pouces d'épaisseur.

J'étais présentement dans une ruelle désertée. Une ruelle de pauvreté sans doute vu l'état des blocs appartement délabrés sur chaque côté des murs adjacents. Soudain, je sentis une main m'aggriper par l'épaule. Il lui en a fallu du temps pour enfin se dévoiler. J'arrêta brusquement tel qu'il l'aurait sans doute prévu, dans un coin de la ville où personne ne s'aventure. Me suivre ainsi depuis mon départ du cimetière. À la recherche de quoi? Une identité, une petite partie de plaisir? Ou satisfaire un étrange goût hormique?

-Tient tient qu'est-ce qu'on à là? me demanda-t-il d'une voix irritée tel un homme agé dans la cinquantaine.. quel horreur.

-Pardonnez-moi monsieur, il se trouve que j'ai une réunion de la plus haute importance à assister...Je-

-Tu n'iras nul par espèce de garce! grogna ce dernier au même moment ou j'entendi la glissière de son pentalon s'ouvrirt... juste ciel.

L'homme, qui portait un masque et vêtu tel un clochard, très mal éduqué d'ailleur, me tira par le bras comme une vulgaire marionette et me plaqua contre le mur en riant tel un âne. Certe je me trouvais dans une très mauvaise posture. Ce fut encore plus pénible lorsqu'il me ligota les bras. Pourtant il était seul. Était-il sur de lui, ou tout simplement... odeur d'alcool, et voila la raison. Un souillon du bar de Se7en, et voyant les pieuses d'une élégance phénoménale peut-être? Cela me flattait quelque peu, mais cela voulais-il dire qu'en étant sobre, il ne verrait point ma beauté et élégance. Alors là quelle insolence!

-J'te conseil de pas dire UN mot. Tu ma bien entendu?!? s'écria-t-il en approchant son visage de mon capuchon.

-Vous venez de me crier après et vous me demandez si je ne suis pas sourde? lui répondis-je avec un brin d'ironie.

Après même pas deux secondes enchaînant ma réplique, je sentis sa main me gifler violemment le visage. La tête tournée vers la droite après l'impacte, je l'a retourna pour faire face à mon agresseur. Ce dernier leva la main, près à m'administrer un deuxième traitement de discipline je suppose. Quoique seul dieux et moi-même sommes dignes de ma pénitence... quiconque me blesse est un affront intolérable envers le tout puissant. Ô toi seigneur des cieux qui est si juste et bon, que ta justice soit faite, que ta colère frappe le pécheur et le silence à jamais.

Mon corps, l'ombre que suis-je, disparu avant la seconde punition. L'homme fracassa en plein fouet son poing contre le mur et lança un juron de la pire espèce. Je l'observa, là où j'eu réapparu. Sur le haut d'une statuette d'ange, environ une vingtaine de mètre du sol. Il se retourna et me vit du haut de l'édifice. Son visage se crispa de rage et de peur.

-M...m-mais qu'est-ce que c'est que ce cirque???

-In Nomine Patris...

-HEYY!!! T'es quoi une sorcière?? cria-t-il à bout de tête.

-Et Filii...

L'homme s'avança de quelque pas en serrant les poings.

-Tu va voir si je monte là haut!!! Espèce de pétasse...

-Et Spiritus Sancti...

Je sortis ma croix de mon chandail par le manche et lança l'objet qui pivota sur lui-même à la verticale tout le long de son trajet.

-BRÛLE EN ENF-

L'homme s'interrompit puis tomba sur le sol humide, la croix lui transperçant le crane.

-Amen.

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